L’IRTS (Institut régional du travail social) de Lorraine forme des travailleurs sociaux (éducatrices, assistantes sociales, assistantes maternelles etc). Catherine Simon, responsable du forum IRTS, organise des conférences sur des sujets de société. Ainsi jeudi soir, à l’initiative de Jean-Luc Ferstler, directeur d’Emmaüs, le public a assisté à une conférence donnée par Michel Réveille, au 34 rue du Rempart.

Ce conférencier a présenté son livre "Ne plus vivre à genoux", un témoignage de son vécu, depuis son enfance dans le Nord, jusqu’à son ministère de prêtre-ouvrier en Lorraine, avec les travailleurs. « J’y décris mon itinéraire, les faits qui m’ont marqué. J’ai été formé comme tous les prêtres, j’étais engagé dans l’action catholique, la Joc. En 1968, a été installée à Woippy St-Éloi une équipe de prêtres-ouvriers. À l’époque, l’évêque avait voulu qu’on reste en paroisse tout en travaillant, en vivant comme les gens de St-Éloi. Pour moi, c’était une expérience. Avant je parlais partout du Bon Dieu. Au boulot, on ne parlait plus du Bon Dieu, mais de travail, de problèmes familiaux, de sorties, d’amour. » Michel Réveille reconnaît s’être osé des questions, « Qu’est-ce que je viens faire là-dedans Finalement, j’ai vécu la vie humaine dans laquelle s’exprime la foi pour moi sur le terrain avec la réalité quotidienne, les soucis, les joies… » Michel Réveille a lu plusieurs extraits de son livre, des passages poignants, criant de vérité. « Au début, je n’ai pas dit que j’étais prêtre, puis au bout de deux mois, il a bien fallu le reconnaître. Un collègue qui fréquentait une fille Bérangère travaillant dans la même entreprise que nous, m’a demandé ce que je faisais en dehors du boulot. Je lui ai dit : si tu épouses Bérangère, je vous marierai, lui conseillant de s’assœir, car la surprise sera de taille. Mon collègue était étonné. Mais il n’y a que les maires et les curés qui célèbrent les mariages ! Alors tu es maire ? Non ! Tu es curé ? Oui. Surprise garantie. » Ce prêtre-ouvrier a raconté divers épisodes de sa vie au boulot, son engagement en tant que délégué de la CGT, conseiller juridique à l’Union locale CGT de Metz. Étonnant pour un homme d’Église , ont affirmé maintes personnes. « Pourquoi donc, les gens de la CGT sont fils de Dieu comme toi et moi ! » a affirmé Michel Réveille qui a vécu la lutte entre les classes, mais aussi une formidable solidarité. Le public a posé des questions à ce prêtre-ouvrier, à présent à la retraite, engageant le dialogue de manière spontané. Une soirée, intense en émotions et en échanges sur les conditions de vie des gens.
Le livre "Ne plus vivre à genoux", de 241 pages, édité à compte d’auteur par Michel Réveille est en vente à la Fnac, à la librairie Even et à la librairie de l’Office catéchétique — Diocèse de Metz au prix de 18 €.