Joyeux Noël ! + Jean-Christophe Lagleize
Évêque de Metz
Pourquoi ces lumières et ces chalets ?
Si un extraterrestre arrivait chez nous, il serait ébloui par les guirlandes et décors de nos rues et de nos places. Il serait tenté par les étalages de nos magasins. Il déambulerait parmi les chalets et manèges.
Mais il se demanderait : « Pourquoi tout cela ? » Il aurait bien vu des panneaux lumineux « Joyeuses Fêtes » mais la fête, les fêtes à qui ? À quoi ? Le politiquement correct a banni le mot Noël sur les panneaux lumineux, les crèches deviennent de plus en plus subversives dans l’espace public et les chants de Noël semblent relégués aux antiquités à oublier.
Notre extraterrestre se tâterait les poches pour voir s’il a quelques moyens de paiement, car il s’apercevra vite que tout ce décor n’a maintenant d’autre but que de l’inviter à dépenser. Mais comme il est futé, il s’apercevra vite aussi de l’incohérence de nos sociétés qui prônent le respect de la planète, la conversion écologique, les circuits-courts, etc., mais qui n’ont plus comme objectif que de consommer toujours plus pour un bonheur éphémère. Il serait surpris par ces chauffages mobiles sur les terrasses des bars et restaurants, alors qu’à quelques mètres des personnes grelottent.
Mais au fait, à Noël, ce n’est pas un extraterrestre qui vient nous visiter, mais Jésus, que les chrétiens reconnaissent et adorent comme le Fils de Dieu.
Nous serons nombreux le 24 décembre au soir et le 25 décembre à braver la nuit, et peut-être le froid, pour accueillir Jésus, notre Espérance.
Mes amis, quand tout semble aller à vau-l’eau, quand pour un certain nombre tout devient difficile et que vient la tentation de dire que rien n’a plus de sens, voici à Noël une Bonne Nouvelle : Dieu vient réaliser quelque chose de nouveau, il vient instaurer un royaume de paix !
Noël est un jour pour ouvrir le cœur : il faut ouvrir son cœur à la petitesse d’un bébé qui est là, couché dans une crèche.
Les lumières et les chalets n’auront de sens que si nous nous laissons surprendre par Dieu qui se fait enfant, pauvre, faible, qui abandonne sa grandeur pour se faire proche de chacune et chacun de nous.