VIE RELIGIEUSE :
L’archiprêtré de Forbach, dirigé par Luc Barré, comptera deux prêtres de moins, cette année. Pour l’instant, ils ne sont pas remplacés. « Nous devons mener différentes réflexions pour assurer notre mission », explique le curé.
Deux prêtres partent à la retraite cette année. Quel problème cela pose-t-il dans votre archiprêtré ?
Luc Barré : « Nous ne serons plus que sept pour un bassin de population important. À titre d’exemple, nous avons 500 enterrements à célébrer par an, en plus des messes du week-end et des 47 activités proposées par nos différentes communautés de paroisses (cinq au total, de Petite-Rosselle à Alsting en passant par Forbach, N.D.L.R.). Avec deux prêtres de moins, nous allons tout simplement courir après le temps. »
Harmoniser les habitudes
Comment allez-vous assurer vos différentes missions ?
« Nous devons repenser notre organisation. D’abord, nous allons mettre en place un planning des messes du week-end sur l’ensemble de l’archiprêtré et pas seulement sur chaque communauté de paroisses. Nous allons aussi travailler à l’harmonisation de nos habitudes. Chaque prêtre officie sur une même base mais personnalise fortement les sacrements. On doit se mettre d’accord sur nos pratiques pour pouvoir remplacer les uns et les autres sans perdre trop de temps à savoir comment l’autre fonctionne habituellement. »
Est-ce courant ce principe de remplacements les uns, les autres ?
« En réalité, chaque prêtre est nommé pour une communauté de paroisses et non pas pour l’archiprêtré. Je crois que le diocèse travaille justement sur cette question pour nous permettre d’assurer nos missions. Il ne faut pas se leurrer, il y a plus de départs à la retraite chez nos prêtres que de nouvelles vocations. »
Pourquoi ce manque d’engagement des jeunes selon vous ?
« On parle beaucoup du célibat pour les prêtres mais je crois que le vrai problème est lié à la foi. La communauté des chrétiens est vieillissante et diminue fortement. L’accès à cette foi pour les jeunes est plus difficile qu’auparavant. C’est aussi de notre faute. Je crois que l’on a trop focalisé notre activité sur le culte et non sur notre mission première qui est d’annoncer Jésus Christ. Et puis, on ne sait pas vraiment comment faire évoluer les mentalités. Heureusement, à Forbach, une cinquantaine de jeunes participent à nos activités. Je ne sais pas si certains se découvriront une vocation mais c’est encourageant. »
Venir en aide aux migrants
Comment remédier à cet éloignement de la population de l’Eglise ?
« En reposant ouvertement les fondamentaux de l’Église. Nous organisons, à ce propos, une journée le 10 mars à destination de tous les paroissiens. On y parlera de l’avenir de notre paroisse mais aussi du rapport de chacun à la foi. Nous devons, par exemple, avoir un regard un peu plus bienveillant sur les autres. Quand je vois ce qu’on dépense pour nourrir nos animaux domestiques, je ne comprends pas qu’on n’aide pas nos frères migrants ou étrangers. Ce n’est pas une affaire politique. Leur présence impose qu’on leur vienne en aide. Ici, nous réfléchissons à une manière de travailler avec les bailleurs sociaux pour offrir un toit à ces familles. Pour l’instant, ce n’est qu’à l’état de réflexion mais il faut faire quelque chose… »
Propos recueillis par Emilie PERROT. RL de Forbach