« Cela fait plus de 20 ans que je travaille avec les migrants », confie Patricia Auger. Au service de l’Église en tant qu’animatrice laïque en pastorale, elle a d’abord travaillé durant 14 ans à Fameck, sa ville natale. « Puis dix ans à Thionville et maintenant ici », indique-t-elle. Arrivée dans l’archiprêtré de Forbach en septembre dernier, Patricia Auger est chargée d’animer la pastorale des migrants sur le secteur. Basée au presbytère de Behren, elle s’occupe également de l’accompagnement des funérailles sur la Communauté de paroisses Notre-Dame des Nations. « Au niveau de la pastorale des migrants, il y a tout à construire ici », constate l’animatrice, qui a débuté des cours de français au foyer Adoma. « Pour faire un groupe de paroles. Je me suis toujours appuyée sur les associations locales. Ici, je suis émerveillée par le travail que font Emmaüs et l’ASBH comme le festival Migrations. Il y a déjà beaucoup de choses organisées pour venir en aide aux migrants. »
Prise de contact, découverte du tissu associatif local, recherche d’appuis. « Quand on ne connaît pas beaucoup de monde, c’est plus compliqué de mettre en place des actions », reconnaît Patricia Auger. A Behren, elle peut compter sur l’appui de l’abbé Philippi, nouveau curé de la paroisse, avec qui elle travaille depuis plus de 20 ans. A Forbach, sur l’archiprêtre Luc Barré. « Mais j’ai aussi besoin de bénévoles prêts à aider les migrants de quelque façon que ce soit. Des artistes pour animer des cours de peinture, des marcheurs pour lancer un groupe de randonnée, des personnes pour donner des cours de français. » Des activités variées proposées lorsqu’elle œuvrait à Thionville et qu’elle aimerait reproduire à Forbach. « On faisait aussi un atelier cuisine », dit-elle, soucieuse de sortir les migrants « du confinement de leur hôtel. Où les chambres ne sont vraiment pas faites pour la vie de famille. »
Redonner une humanité aux étrangers
Ce qui motive l’animatrice : « Redonner une humanité aux personnes, faire changer le regard des gens sur elles. L’étranger fait peur mais dès qu’on commence à lui parler, on voit qu’il a plein de choses à recevoir et à donner. On s’apporte mutuellement. La réciprocité est importante. » Dans son approche des réfugiés, Patricia prend garde à respecter toute religion et toute origine. « Je ne fais jamais de prosélytisme, même si ma mission est une mission d’église, insiste-t-elle. Le rôle de la pastorale est d’être solidaire avec les personnes venues d’ailleurs, soutenir leur arrivée en France et leur intégration, de faire connaître les problèmes des migrations et s’opposer aux préjugés. »
Contact : Patricia Auger 06 82 33 04 15.